Adoucir les populations

La politique, c'est un métier de séduction de masse : on ne choisira pas la meilleure personne, mais on choisira celle qui nous aura le plus séduit, dans sa présence, son éloquence, sa carrure, son charisme. Pourtant, en séduction, on prie de se méfier des beaux parleurs. En politique, on revendique de les écouter.

  Nous devons soigner notre choix quand nous allons voter, et souvent, lors de notre premier vote, notre pensée, c'est "j'aurais bien préféré de m'en passer, parce que je suis complètement perdu."

  Notre choix repose sur deux questions à échelle sociologique, la première étant :

- En quoi mon vote pourrait influer la façon dont je vais réagir aux décisions du président?

- La majorité est-elle un poids qui a irréfutablement raison? Les minorités sont-elles en marge d'un aveuglement? Ou bien tout le monde se trompe à sa façon?

Le problème réside dans la structure du débat. Aucun des partis n'acceptera, à quelconque instant, de se remettre en question, face à la raison de l'autre. Mais, on le dit souvent "seuls les cons ne changent pas d'avis". Mon but est de rappeler que ce n'est pas parce qu'on est l'autre qu'on a tort.

C'est en s'écoutant mutuellement qu'on grandit, avec la soif de découvrir les choses que l'autre sait, et que l'on ignore. Ou bien qu'il partage avec nous un point de vue différent, mais posément argumenté, qui nous communique un nouveau regard.

Mais pas de bol : l'Homme ne cherche pas la vérité, il cherche à avoir raison. Et surtout, il cherche à ce qu'on lui donne raison. Une grande capacité de réflexion, d'imagination, de création, d'innovation, gâchée par une seule envie : l'envie d'avoir raison.

Ceci est un cri de liberté, pour la liberté de m'exprimer, d'avoir des valeurs, et de vivre.